Des abeilles noires au rucher du Fort l’Écluse

Vue du rucher du Fort l’Écluse

Ce dimanche 3 juin 2023, toute l’équipe du Wild Bees Project s’est donnée rendez-vous au rucher du Fort l’Écluse pour une rencontre et une action d’importance : L’accueil d’un essaim d’abeilles noires.

Quelques jours avant ce rendez-vous, notre président de l’association, Claude Jacquet, avait rencontré le président du centre d’étude de techniques apicoles (CETA), M. Klébert Sylvestre. Depuis près de 20 ans M. Sylvestre s’investit pour la sauvegarde de l’abeille noire. Le CETA, avec Pollinis et la Fédération européenne des conservatoires de l’abeille noire travaillent ensemble sur des projets visant à protéger et mieux faire connaître cette abeille endémique auprès des apiculteurs et du grand public. Rappelons-le, l’abeille noire (Apis mellifera mellifrea) ou l’abeille locale, sous espèce d’Apis mellifera ssp. est présente de la Scandinavie aux Pyrénées depuis un million d’années. Plus résistante aux maladies et bien adaptée au climat montagnard, elle est un patrimoine génétique à préserver. Elle a survécu aux dinosaures et traversé les glaciations. Aujourd’hui, Apis mellifera et ses sous espèces comme l’abeille noire sont menacées d’extinction par les pesticides, la perte de biodiversité, les virus, les parasites et l’importation massive de reines et d’essaims étrangers souvent inadaptés à nos territoires et plus fragiles, on parle ici du « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles ».

M. Sylvestre s’est donc arrêté dans le Pays de Gex pour nous remettre un essaim d’abeilles locales venant tout droit du conservatoire de l’abeille noire dans la Vallée des Encombres, aux Belleville en Vanoise. Installé dans une ruchette, nous avons acheminé cet essaim jusqu’au rucher du Fort l’Écluse afin qu’il prenne place dans la ruche tronc, habitat proche de l’habitat naturel, fabriquée par Thierry Pochet, cf. https://www.wildbeesproject.org/une-ruche-tronc-au-fort-lecluse/ Et pour qui n’a pas l’habitude, ce transfert fut un spectacle de toute beauté ! Je vous explique, avec images à l’appui, comment près de 5’000 abeilles sont passées tranquillement d’un habitat à l’autre sans heurt ni tracas !

Vers 10h30 nous sommes arrivés au rucher avec les abeilles noires et leur reine. Après inspection du site, vérification des autres ruches et nettoyage, toute l’équipe s’est parée des blouses blanches d’apiculteurs. Les enfumoirs ont été allumés et la douce odeur du foin brulé s’est répandue sur la terrasse du Fort. La première étape fut d’ouvrir la ruchette et d’en sortir un cadre avec le couvain, de le fixer dans la ruche tronc puis de prendre la reine noire, préalablement installée dans une petite boîte, et de la libérer sur le cadre installé, de fermer la ruche tronc. La seconde étape fut de créer un chemin visible et évident pour le reste de la colonie (nappe de papier blanc), de secouer les cadres à l’entrée de ce chemin et de les laisser faire… Des milliers d’abeilles noires se sont alors dirigées d’elles-mêmes pour rejoindre leur reine. Tranquillement et de façon organisée, les unes battant le rappel et montrant le chemin, les autres avançant vers l’entrée de la ruche. En une vingtaine de minutes, toutes étaient à l’intérieur, dans leur nouvelle demeure.

Pour le Wild Bees Project cette opération a du sens. Comme M. Klébert Sylvestre, nous aspirons à protéger et mieux faire connaître l’abeille noire. Intégrer un essaim dans une ruche tronc lui offrira, nous l’espérons, d’excellentes chances de passer les saisons le plus naturellement possible et de façon autonome. L’hybridation va avoir lieu bien sûr, mais plus il y aura de gènes d’abeilles locales plus les chances de survie d’Apis mellifera seront grandes.

A ce jour la ruche a pris 2,5 kilos!

1 réponse
  1. Martin
    Martin dit :

    C’est trop bien, bravo! Ruche tronc + abeille noires, c’est un combo gagnant. Les apiculteurs locaux ont ils intégré l’idée de la réintroduction ?
    Merci pour tout ce que vous faites!

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